oai:cairn.info:ERS_HS2_0011
Revues - Santé publique
2020
11.10.2023
Afin d’assurer la vigilance sanitaire des potentiels incidents sur la faune domestique liés aux boues résiduaires de stations d’épuration urbaines, la cellule de veille sanitaire vétérinaire a été réactivée en 2015 pour une durée de trois ans grâce à un partenariat entre l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et le Centre national d’informations toxicologiques vétérinaires (CNITV).
Son activité, basée sur le recensement et l’expertise des cas d’affections animales suspectées impliquant les boues, a permis l’enregistrement de 17 notifications, dont 14 dans son champ de compétence.
Les dangers sanitaires évoqués sont majoritairement d’origine biologique (10/14), et parmi ceux-ci la cysticercose est une préoccupation majeure (6/14), malgré une absence de lien de causalité établi dans les cas instruits.
La population exposée est principalement d’origine bovine (79 %, soit 11/14).
Sur les cas imputables, l’implication des boues a été jugée « peu probable » dans 90 % des cas (9/10) et « improbable » dans un cas.
Ainsi, si on se réfère simplement au nombre d’appels reçus et aux imputations attribuées à chacun de ces cas, on peut conclure à une incidence faible des accidents sanitaires vétérinaires potentiellement liés aux boues, résultats renforcés par les données de la littérature, à la condition du respect des bonnes pratiques d’épandage, mais à nuancer par les limites inhérentes à la cellule (suivi difficile des cas, possibilités limitées d’approfondissement, faible nombre de cas rapportés).
La participation des vétérinaires praticiens à cette veille s’est avérée relativement faible (15 % de déclarants), alors qu’ils sont des éléments indispensables au maillage sanitaire vétérinaire.
Une sensibilisation supplémentaire à la problématique est envisageable.;To monitor potential effects on domestic animals and livestock of waste sludge from urban sewage treatment plants, the animal health monitoring unit was revived in 2015 for a period of three years thanks to a partnership between ADEME and the National Center for Veterinary Toxicological Information (CNITV).
Its task of drawing up an inventory and providing expertise in cases of suspected animal diseases involving sludge resulted in the notification of 17 cases, including 14 in its field of competence.
The health hazards mentioned are mainly of biological origin (10/14), and among these, cysticercosis is a major concern (6/14), despite the inability to establish a causal link in the cases studied.
The exposed population is mainly of bovine origin (11/14, or 79%).
In attributable cases, the involvement of sludge was considered “unlikely” in 90% of cases (9/10) and “improbable” in one case.
Thus, if we simply refer to the number of calls received and to the causes attributed to each of these cases, we can suppose that the incidence of veterinary medical accidents potentially related to sludge is low, on condition that good spreading practices are used.
These results are supported by the literature, but should be interpreted in light of the limitations inherent to the unit (difficult case monitoring, limited possibilities of further study, and low number of reported cases).
Participation of veterinary practitioners in this study has been relatively low (15% of respondents), although they form an essential part of the veterinary health network.
Greater awareness of the problem is needed.
Queffélec, Stéphane, Adamczyk, Élodie, 2020, Trois ans de veille sanitaire vétérinaire sur l’impact des boues d’épandage de stations d’épuration